03 décembre 2024
Pour sa deuxième exposition d’été, le musée d’Art moderne de Fontevraud, soutenu par la Région des Pays de la Loire, accueillera du 17 juin au 24 septembre, une exposition intitulée "Rembrandt en eau forte". Autant graveur que peintre néerlandais, Rembrandt a réalisé quelque trois cents estampes entre 1628 et 1665. Il connaît rapidement un grand succès grâce à cette technique qui consiste à imprimer une image à partir d’une plaque en métal sur laquelle le motif est gravé en creux grâce à un mordant, à l’époque l’acide nitrique.
Restituer le monde en noir et blanc
« Dans l’histoire de l’art graphique, il arrive rarement que l’on puisse identifier complètement une technique au génie d’un seul artiste ; cependant, on peut dire que la gravure à l’eau-forte, au XVIIe siècle, c’est Rembrandt », affirmait Karel Gerard Boon, directeur du cabinet des estampes du Rijksmuseum d’Amsterdam, en 1963. Cette exposition révèle les moyens esthétiques (clair-obscur, accumulations, trouée, etc.) et techniques (traits, hachures, etc.) que l’artiste met en place pour restituer le monde en noir et blanc et utiliser la gravure, parallèlement à la peinture et au dessin, comme un outil d’expérimentation.
Une exploration numérique des œuvres
Le musée d’Art moderne offre aux visiteurs une expérience numérique et ludique autour des gravures de Rembrandt. L’artiste grenobloise Pauline de Chalendar propose une plongée dans cinq œuvres de Rembrandt, choisies pour leur richesse sémantique, technique, et leur diversité, animées et commentées par l’artiste. Quatre écrans numériques proposent quant à eux une animation de gravures de l’artiste permettant de mettre en lumière certains détails de l’œuvre originale.
Un dialogue avec les œuvres de l’artiste Elger Esser
Disséminées dans le parcours, les photographies sur cuivre d’Elger Esser révèlent la capacité des eaux-fortes de Rembrandt à entrer en résonance avec les expressions artistiques contemporaines. Ces œuvres installées en vis-à-vis posent la question des modes de fabrication des images par l’expérimentation technique, le processus d’impression, le format et la composition. Des affinités se révèlent : jeux de lumière, étagement des plans horizontaux et verticaux et cadrages qui laissent une large place aux zones claires ou, à l’inverse, obstruent le regard.